Traditions de Noël en Provence

Samedi 25.11.2023

Velleron Culture & Patrimoine et Les Chevaliers de l’Onde

En avant-première … La magie de Noël, c’est vouloir faire plaisir aux autres.

Pour cette dernière rencontre de l’année, nous avions choisi d’apporter douceur et convivialité en nous rassemblant autour de Christian Morel et de Marie-Jeanne Gérin conteurs, venus nous parler des merveilleuses traditions de Noël en Provence.

Puisque nous avions rendez-vous avec les traditions, certains d’entre nous avaient choisi, pour la circonstance, de revêtir le costume traditionnel comtadin, et c’est donc en Comtadine que notre présentatrice, Françoise, annonça le déroulement du programme.

Malgré le mistral qui soufflait avec rage depuis plusieurs jours, et qui avait découragé les plus frileux à venir nous rejoindre, une belle assemblée prit place devant l’écran, pour découvrir un diaporama savamment construit autour de cette période si riche en symboles et forte en émotions.

Après nous avoir rappelé les origines païennes de cette fête, Monsieur Morel nous précise que ces fêtes calendales s’écoulent au rythme des traditions en commençant le 4 décembre jour de la Ste Barbe , pour se terminer le 2 février à la chandeleur.

Ce jour du 4 décembre on met le blé à germer dans trois petites coupelles que l’on posera sur la table le soir de Noël, et si le blé est bien germé, la prochaine moisson sera bonne.

Nos conteurs nous entraînent alors dans un tourbillon magique où chacun navigue avec plaisir, entre : Les santons, » santoun » petits saints en Provence, qu’il faudra dès le mois de novembre se préoccuper de trouver pour agrandir la crèche. Ces petites figurines d’argile – dont l’origine est italienne – ont une place privilégiée dans toutes les maisons provençales depuis fort longtemps. Durant la Révolution Française, les églises sont fermées au culte et les représentations de la Nativité y sont proscrites. Alors, pour conserver cette tradition, les croyants se mirent à réaliser des crèches miniatures qu’ils cachaient dans les buffets.

Le gros souper du 24 décembre que l’on partage en famille. A cette occasion, la table de fête doit être recouverte de trois nappes blanches – en référence à la Sainte Trinité- qui seront utilisées successivement pour le repas du Gros Souper, le jour et le soir du 25 décembre . Il est de coutume de ne pas desservir, mais simplement de relever les coins de la nappe de dessus, afin de permettre aux âmes des morts de se restaurer et d’empêcher les mauvais esprits de venir. On y ajoute toujours un couvert supplémentaire, pour Jésus qui pourrait se présenter sous l’apparence d’un pauvre ou d’un vagabond de passage.

Ce Gros Souper est en fait un repas maigre, sans viande, car jadis en Provence les repas étaient frugaux. Celui-là étant le plus important et le plus varié de l’année, était partagé avec toute la famille, autour de la cheminée. Il se termine par les Treize desserts.

Chacun d’eux est commenté en détail sous les regards attentifs.

Après ces riches explications nos conférenciers quittèrent leur place près de l’écran pour venir poursuivre autour de la table où trônaient les 13 desserts, confectionnés par les cuisinières de l’association selon les recettes ancestrales, comme celle du nougat noir.

Puis tout naturellement, faisant suite aux applaudissements répétés remerciant chaleureusement nos conteurs d’avoir si bien réussi, par leurs récits et lectures, à nous transporter dans un univers teinté de joie, d’amour et de poésie, les questions, les échanges se prolongèrent, en toute simplicité autour du verre de l’amitié, dans le partage des treize desserts, complétés d’un goûter de tradition très apprécié. Et bien sûr, quelques recettes furent échangées.