L’été approchait avec sa chaleur, sa lumière et pour certains des vacances ; le 17 juin, avant de nous retrouver pour un nouveau Café Mémoire a réuni autour de Mme Lacerna et de l‘habituelle équipe des AVV un public nombreux. Le thème de la conférence était ce soir là 1720, l’histoire du mur des la peste dans le Comtat.
La Peste
La Peste …ce mot qui pendant des siècles engendra la peur et la mort , qui selon la Bible avait fait céder le Pharaon Ramsès, qui a tué au XIV ème siècle, un quart de la population. Elle se déclare en 1334 dans la province chinoise du Hubei et se répand rapidement dans les provinces voisines. Elle tue, dans certaines régions, 90% de la population.A la fin de 1347, ce fléau que l’Occident n’a plus connu depuis le VIème siècle fait sa réapparition. En France, entre 1340 et 1440, la population a décru de 17 à 10 millions d’habitants, une diminution de 41 %. Le registre paroissial de Givry, en Saône-et-Loire l’un des plus précis, montre que pour environ 1 500 habitants, on a procédé à 649 inhumations en 1348, dont 630 de juin à septembre, alors que cette paroisse en comptait habituellement environ 40 par an : cela représente un taux de mortalité de 40,6 %. En Italie, il est communément admis par les historiens que la peste a tué au moins la moitié des habitants. Seule Milan semble avoir été épargnée, quoique les sources soient peu nombreuses et imprécises à ce sujet. Des sources contemporaines citent des taux de mortalité effrayants : 80 % à Majorque, autant à Florence, 75 % à Venise, etc.
On estime que la peste noire a tué entre 30 et 50 % de la population européenne en cinq ans, faisant environ vingt-cinq millions de victimes. Cette épidémie eut des conséquences durables sur la civilisation européenne, d’autant qu’après cette première vague, la maladie refit ensuite régulièrement son apparition dans les différents pays touchés : entre 1353 et 1355 en France,et entre 1360 et 1369 en Angleterre notamment.
Le bacille de la peste
La peste est provoquée par un bacille dont le rat est porteur sans lui-même être affecté. Ce bacille fut découvert part Alexandre Yersin en 1894.
La maladie prend deux formes :
- la peste bubonique
- la peste pulmonaire qui s’attaque aux voies respiratoires et est mortelle dans 100% des cas. C’est celle qu’on appelle « Peste noire ».
Mais revenons à la soirée du 17 juin ; nous étions réunis pour la conférence, La soirée se présentait comme à l’accoutumée en deux parties : le repas froid conçu et préparé par Myrella Jacumin qui avait été mis en place dans les plateaux par « les petites mains », qui une fois terminé, laissa place à la conférence.
L’histoire du mur de la peste dans le Comtat débute avec l’arrivée à Marseille, du « Grand St Antoine » navire venu d’Orient, chargé d’une cargaison de tissu, destinée à la foire de Beaucaire. A bord, déjà un mort, et rapidement les ennuis commencèrent ; peu après le 20 juin 1720, suivit une couturière. La communication entre Marseille et la Provence fut fermée un peu tardivement semble-t-il (31 juillet 1720) par des barrières de protection gardées par l’armée, Il faut savoir qu’à l’époque Marseille et la Provence étaient en France, le Comtat appartenant aux Etats du Pape, était gouverné par un vice-légat. Celui-ci tarda à prendre des mesures de protection (21 août) et interdit le commerce avec la Provence.
Il accepta d’établir une ligne de défense sur la rive droite de la Durance et mit en chantier la construction d’une première ligne sanitaire commencée le 4 septembre. Dès mars 1721, France et le Comtat décident conjointement d’une ligne de défense commune, le Comtat accepte la construction d’une muraille de pierres sèches construite à main d’hommes,( souvent des vagabonds) levés par villages. Cette muraille édifiée en pierres de quartz difficile à travailler va de Monieux à la Combe de Cabrières. Une troisième ligne de défense à l’intérieur du Comtat est nécessaire pour isoler le Comtat »malade », du Comtat « sain » car l‘épidémie s’est propagée à l’intérieur du Comtat.
Le 2 octobre 1722 la peste est terminée à Avignon et en 1723, les lignes sanitaires sont levées.
Certes pendant l’épidémie des mesures d’hygiène avaient été prises.
– assainissement des lieux
– protection de l’eau
– création de désinfecteurs : aromates
– vêtement des médecins
– vinaigre des quatre voleurs.
Mais la lutte contre l’épidémie était inégale, que pouvaient les hommes contre la propagation d’un bacille dont ils ignoraient l’existence puisque il n’a été découvert par Alexandre Yersin qu’à la fin du XIXème siècle.
N.B
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