Velleron Culture & Patrimoine

52ème Café Mémoire

Vendredi 8 Février 2019

 » La Réglisse »

De Florent à Haribo

par Marc Maynègre

Ce premier Café Mémoire de l’année avait un petit goût d’enfance…et nous étions impatients de suivre Marc Maynègre, conférencier tant attendu à travers ses découvertes sur cette friandise qui fit longtemps le plaisir de bien des petits écoliers.

Pour l’ouverture de la saison 2019, une belle salle d’une soixante de personnes ayant réservé le plateau repas, ainsi qu’ une dizaine d’auditeurs venus partager cette soirée, firent un accueil chaleureux à Monsieur Maynègre et à son épouse -collaboratrice hors pair-, leur manifestant ainsi le plaisir de les retrouver.

Un diaporama rigoureusement articulé autour des nombreuses recherches qu’ils avaient effectuées ensemble, nous entraîna dans divers lieux de notre région, dont le climat chaud et sec est propice au développement de cette plante vivace de la famille des Fabacées, aux racines aromatiques.

C’est à la fin du XIX° siècle, lors de la décadence des filatures de la soie et de ses dérivés, ainsi que de la sucrerie, que cette nouvelle industrie vint les remplacer.

Notre première halte se fit à Cantarel, près d’Avignon, où après le déclin de son entreprise exploitant la garancine, l’industriel Félicien Florent fonda en 1859 la société « Florent et Cie ». Il achète une fabrique déjà existante de jus de réglisse. Les débuts, qui furent difficiles, permirent cependant peu à peu d’élargir l’activité à la fabrication de pastilles parfumées à la menthe, à la vanille et à l’anis. Puis les affaires devenant florissantes, de nouvelles usines furent édifiées sur le site, à côté desquelles une cité ouvrière vit le jour. En 1883, l’usine emploie plus d’une centaine d’ouvriers, et connaît au XX° siècle un plein essor. Mais par suite de sa fusion avec le groupe Ricqlès-Zan, l’usine de Cantarel ferma ses portes en 1975.

Les industriels du sucre de l’époque (notamment Ernest Barre) surent convertir leur important matériel et adapter leurs usines qui devinrent les premières fabriques de réglisse françaises.

Durant près 100 ans, de nombreuses fabriques de réglisse virent le jour, mais c’est sans doute la société ZAN, installée dans le Gard, qui restera le plus dans la mémoire collective.

Marc Maynègre nous précise que c’est grâce, ou à cause du fils de Paul Aubressy, qui ne cessait de dire à propos de la réglisse :  » z’en veut ! », que l’idée de déposer cette appellation lui vint en 1884.

Si le zan est un nom propre que l’on utilise pour désigner de la confiserie à l’extrait de réglisse, la plupart des produits Zan sont, aujourd’hui, fabriqués par Haribo marque allemande de confiserie, inventée en 1920 par HAns RIegel habitant à BOnn. HA.RI.BO).

Notre conférencier surfe, avec maestro, d’un souvenir à l’autre, avec ce nouveau petit clin d’œil à notre jeunesse : qui a oublié le petit ourson tremblotant gélifié qui fut le premier produit commercialisé à grand succès, et du slogan composé par le fils du fondateur ?

Les recherches parfois délicates menées sur place, par le conférencier et son épouse pour suivre l’histoire de ces bonbons magiques, donnèrent envie d’aller à Uzès, où le musée du bonbon, est abrité dans un ancien moulin à textile du XII° siècle, et attend curieux et gourmands….

Quelques questions supplémentaires auxquelles Marc Maynègre fut heureux de répondre, mêlant, dès que possible, l’histoire et la « petite » histoire toujours pleine de saveurs et d’originalité, prolongèrent cet agréable moment. Faisant suite aux applaudissements chaleureux, et pour ne pas faillir à la tradition, pendant que Marc Maynègre dédicaçait l’affiche de la conférence, Madame recevait une petite attention florale qui la toucha beaucoup.

Comme d’habitude, le rappel des prochaines activités, donna rendez-vous à tous ceux qui auront envie de venir découvrir le Musée du cartonnage à Valréas, ainsi que celui de la soie à Taulignan au cours d’une journée sortie courant mars. (la date devant être arrêtée avec les différents musées, sera communiquée très prochainement)

Dans cette attente, nous vous disons : A très bientôt.(mcB-Mk)