36ème Café Mémoire
Vendredi 13 Février 2015
Les Murs réclames, Publicités peintes en Provence
Par Stéphane Mallet
Ce trente sixième café mémoire qui ouvrait la saison 2015 avait fait craindre un rendez-vous timide, en raison d’une météo fort capricieuse, offrant à volonté, froid, pluie et parfois même de la neige. Mais il n’en fut rien, puisque nous avons eu le plaisir de servir une soixantaine de plateaux repas et d’accueillir une dizaine d’auditeurs pour la conférence.
Les portes s’ouvrirent dès 19h30, laissant ainsi le loisir d’admirer, ou pour certains de découvrir, les panneaux réalisés par Stéphane Mallet, immortalisant ainsi les anciennes publicités peintes sur les murs.
Cette première manifestation de l’année, permit de constater, à nouveau, tout le plaisir que les invités eurent à se retrouver. Pendant que le kir de bienvenue emplissait les verres, le diaporama retraçant les activités de l’association au cours de l’année écoulée, et annonçant les prochaines, accompagnait les nouvelles rencontres et invitait chacun à prendre place à table.
Après le repas, l’attention de tous, accueillit Monsieur Mallet, qui suite à une présentation rapide de son travail actuel précisa que si son entreprise, (créée à l’âge de 20 ans) avait conservé le savoir-faire de la belle lettre peinte à la martre, pour réaliser les enseignes telles qu’elles étaient fabriquées jusqu’au milieu des années 80, elle s’était dotée d’un équipement moderne lui permettant de répondre aux commandes les plus audacieuses.
C’est en 2006 que les réflexions sur son métier, le conduisirent à travers le Vaucluse, et dans une grande partie de la France avec son appareil photo et qu’il autoédita un livre intitulé : « Vieilles Enseignes et Publicité en Provence ».
Il immortalisera ainsi beaucoup de murs peints, ancêtres de nos publicités actuelles. Une manière pour lui de rendre hommage à sa profession et aux peintres en lettres de jadis.
Il rappela que la première forme de publicité se fit à travers les enseignes accrochées au- dessus des échoppes, symbolisant ainsi le travail de l’artisan.
La plupart des publicités rassemblées dans un très beau diaporama ont été réalisées entre 1920 et le milieu des années
90. Une époque où les ordinateurs n’avaient pas encore envahi les ateliers et où les martres, pinceaux, d’une exceptionnelle souplesse, étaient les fidèles compagnons des peintres en lettres ou « pignonnistes » (nom qu’ils se donnaient entre eux). Les commentaires ou anecdotes, apportées à chacune d’entre elles par Monsieur Mallet permirent à
beaucoup de retrouver le souvenir de ces dessins et de saluer le travail, souvent acrobatique de ces artistes, comme en témoigne cette photo. Précision
concernant la peinture de la façade de l’immeuble ci-contre (Carpentras place du tribunal) : cette dernière est classée au supplément de l’inventaire des monuments historiques.
Avant que les applaudissements ne viennent mettre un terme à cette soirée souvenirs, c’est avec grande satisfaction, que Monsieur Mallet nous rappela que, si beaucoup de ces publicités ont malheureusement disparu, aujourd’hui, une prise de conscience individuelle, et/ou parfois collective a permis de restaurer ou d’en préserver certaines , sauvegardant ainsi ce patrimoine.(ci-dessous : restauration par l’atelier Mallet d’une publicité sur la Nationale 7)
Telle l’initiative d’un couple, qui pour sauver cette peinture murale, fit démonter le cabanon voué à la destruction pour l’aménagement d’un rond point, et le fit remonter quelques kilomètres plus loin, au bord de leur propriété, pour qu’il reste visible par tous les automobilistes du XXIème siècle. M.K
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