Vendredi 24 Février 2017
Les Plâtrières de l’Isle sur la Sorgue,
Une grande aventure industrielle par Jean-Louis Borel
Si ce premier Café Mémoire de l’année ouvrant le cycle 2017, était sous l’emprise d’un mistral furieux et glacial, des brassées de mimosa réchauffaient la salle, qui accueillit ce soir-là 70 réservations de plateaux repas et plus d’une vingtaine d’invités venus que pour entendre la conférence.
L’ambiance chaleureuse des retrouvailles de début d’année fit bien vite oublier les conditions climatiques extérieures. Quelques amis et anciens collègues de Monsieur Borel – dont certains étaient même venus d’Avignon – n’auraient pas manqué l’occasion de l’entendre parler d’une époque, d’un temps qu’ils avaient partagés au cours de leurs années d’activités professionnelles. Ils étaient là, pour se rappeler, pour se souvenir…
Le repas apprécié et complimenté, les cafés servis rapidement, l’assistance put découvrir le diaporama élaboré avec soins et détails par le conférencier. C’est donc avec émotion et en compagnie de MC.S que je vous invite à faire ce voyage dans le temps et l’histoire…
*******************************
C’est une partie de l’histoire industrielle de Velleron que nous avons découvert avec Jean-Louis BOREL qui a fait toute sa carrière aux « Plâtrières » comme on appelait communément cette entreprise.
Au cœur du XIX° siècle, Monsieur Théodore Poulet va créer les Plâtrières de Velleron et les utiliser comme un tremplin de l’industrie du plâtre, industrie qui existait depuis des siècles. Celle-ci était basée sur la calcination du gypse dans des grottes à flanc de gisements, remplies de bois auquel on mettait le feu.
Une poudre grisâtre était récupérée pour obtenir un plâtre brut utilisé dans le bâtiment.
Théodore POULET va révolutionner cette fabrication en créant des fours dont le plâtre sortait propre. Ensuite, il mit en place un four rotatif : le gypse était broyé, puis tamisé avant d’être mis en sac.
Il faudra attendre le milieu du XX° siècle pour que les conditions très pénibles de ce travail soient améliorées. Jusqu’à cette période, les ouvriers devaient casser la pierre à la barre à mine pour passer ensuite les morceaux dans des broyeurs.
Les grandes étapes de cette épopée se sont déroulées sur plusieurs sites :
Velleron où furent fondées les Plâtrières au milieu du XIX° siècle à la Parisienne, quartier de Cambuisson, avec trois usines à Velleron, La Roque-sur-Pernes et Mormoiron.
Isle-sur-la-Sorgue où Emile CHAR, père de René CHAR, créa les Plâtrières de L’Isle qui fusionnent alors avec celles de Velleron qui gardera le siège social jusqu’à la fin du XIX°.
En 1905, les Plâtrières de Vaucluse absorbent les Plâtrières de l’Isle. L’usine installée sur les quais de l’Isle est déplacée aux Calottes, dans les collines.
L’usine de Velleron fermera en 1966, le site de l’Isle cessera l’extraction en 1955.
L’année 1972 verra la fusion avec la société Lafarge et l’arrêt de l’usine des Calottes.
En 2000, le siège social de Lafarge quittera L’Isle-sur-la-Sorgue. MC.S
************************
De nombreux applaudissements vinrent remercier ce témoin exceptionnel, qui fit de cette rétrospective un grand moment de partage de souvenirs. A travers un diaporama très riche, il a nommé et salué les aînés au passage des photos anciennes, jusqu’aux collègues des derniers moments de cette belle aventure industrielle.
Après la conférence, de petits groupes amicaux continuèrent de se presser autour de Monsieur Borel, prolongeant ainsi cette soirée de souvenirs et d’histoire, tous très heureux de l’avoir partagée.
Déjà les contraintes matérielles nécessitaient le rangement de la salle…
A bientôt pour le prochain Café Mémoire du mois d’Avril, qui aura pour sujet : L’origine de la Croix Occitane et du drapeau provençal, nous vous attendons nombreux. M.K