De Vaugines à Lourmarin

Une journée dans le Luberon de Vaugines …

Comme le demandait le message annonçant cette sortie, c’est à 9 heures, qu’un petit groupe d’une vingtaine de personnes fut au rendez-vous pour partir à la découverte ou redécouverte de lieux déjà connus pour certains, sous un magnifique soleil d’automne qui nous accompagna tout au long de la journée.

Après un covoiturage sympathique et convivial à travers vignes, champs d’oliviers et bois de chênes, c’est à Vaugines que nous avions rendez-vous pour visiter l’église Saint Barthélémy. Pour bon nombre d’entre nous, cet endroit est lié au film de Claude Berri « Manon des sources », dont certaines scènes furent tournées, en 1986, sur la magnifique esplanade bordée de platanes centenaires.

Combien faut-il de bras pour enserrer ces impressionnants centenaires ?

A notre arrivée, il fut remis à chacun, un petit livret savamment élaboré par les membres de l’association, indiquant l’historique du village et les lieux principaux à découvrir.

  Situé sur les contreforts du Grand Luberon, le charmant petit village paisible est longtemps resté à l’écart des routes touristiques ; il vaut pourtant le détour avec ses rues escarpées, ses bâtisses Renaissance, ses placettes, ses maisons troglodytes…

Mais, d’un commun accord, avant toutes choses, nous commençâmes par un petit pèlerinage, mettant nos pas dans ceux du Papet, investissant le célèbre banc… où dans une des dernières scènes du film, le Papet (Yves Montand) reçoit les confidences de la vieille Delphine, amie de Florette… Mais vous connaissez certainement le film !

Puis, petit livret en main, c’est à l’assaut du village que les uns et les autres partirent, car si son église est située en contrebas et en retrait du village médiéval, la visite confirma que ce dernier est bien perché sur un rocher…

A chaque détour, il nous fallut emprunter des ruelles étroites et escarpées, parfois périlleuses : l’une porte un nom évocateur de Rue du Rompe Cuou ! Nous pûmes admirer sur le mur de la chapelle St Joseph (actuelle bibliothèque) un magnifique cadran solaire et en empruntant la rue des coquillages, découvrir les nombreux fossiles incrustés dans les murs des maisons…

le superbe campanile de l’hôtel de ville, la fontaine, (XIXème s) en cours de toilettage, les belles demeures de style Renaissance dont la Commanderie, des vues diverses, mais toutes magnifiques et parfois surprenantes furent un ravissement pour tous.

Un beau patrimoine d’un village qui s’est construit au fil d’un passé tourmenté avec des drames (brigandages, conflits religieux, pestes…) qui ont conduit les habitants à déserter les lieux. Son histoire mérite d’être étudiée.

Avant de mettre un terme à cette visite vauginoise, nous rentrâmes dans le petit cimetière attenant à l’église Saint Barthélémy, où 16 tombes très anciennes sont répertoriées, mais sur lesquelles il est impossible de lire les inscriptions. Seule, celle du Père Combaluzier (un des restaurateurs de l’église) plus récente, est intacte.

Une dernière photo devant le portail de l’église (classée Monument Historique depuis 2000) restera pour chacun un excellent souvenir…

 

 

… à Lourmarin

Reconnu comme l’un des plus beaux villages de France, il est souvent appelé : « le village des trois clochers ». Au premier plan, le temple Protestant, au centre l’église catholique au toit vert, et le beffroi construit au XVIIème siècle.  Avant de poursuivre notre visite, un peu d’histoire nous facilitera la découverte du château, qui fut construit au XVème siècle, sur l’initiative de Foulques d’Agoult, par les Vaudois, (population de confession protestante, venue des vallées du Piémont pour repeupler le village décimé par les épidémies de peste). Aujourd’hui Lourmarin est un haut lieu touristique et culturel où vécurent Henri Bosco et Albert Camus.

Quelques kilomètres seulement avaient suffi, en quittant Vaugines, pour arriver à Lourmarin. Nous y avions réservé le déjeuner avant de nous lancer dans la découverte du château. Le soleil encore très généreux permettait à de nombreux touristes de s’installer en terrasse, ce qui décalait parfois les réservations (nous ne savions pas encore, que le lendemain de cette belle journée, le vent et la pluie deviendraient notre quotidien et que l’automne serait arrivé.)

En attendant de rejoindre notre table, certains profitaient donc des derniers rayons tandis que d’autres firent la découverte du marché hebdomadaire du vendredi, connu dans toute la région.

Le patron, embarrassé de nous avoir fait attendre, vint nous promettre la meilleure installation possible, compte tenu de la grandeur de la salle et du nombre de convives à y installer (malgré une réservation faite quelques jours auparavant). Il tint parole… et c’est ainsi, qu’un petit groupe se trouva esquiché dans un angle de la salle, face aux toilettes, permettant ainsi de comptabiliser, entre deux plats, la fréquence des visites…

Mais ce désagrément n’entama en rien la bonne humeur de tous et de chacun !

Le repas, simple et copieux fit l’unanimité, et les cafés avalés, nous nous lançâmes à la découverte du château composé de deux parties : partie médiévale (Château-Vieux) et d’une partie Renaissance (Château-Neuf).

Nous avions opté pour une visite sans guide, et la fiche explicative remise à l’entrée nous permit de découvrir, à notre rythme, les extérieurs et intérieurs de ce premier château de style Renaissance construit en Provence.

L’entrée franchie, la vue sur le village, les bassins, les parterres de fleurs et de plantes, nous invitèrent, sans perdre de temps, à suivre l’itinéraire proposé.

Le corps le plus ancien du château fut construit au XVème siècle sur les ruines d’une forteresse du XIIème par Foulques d’Agoult, et l’aile Renaissance, élevée à partir de 1526, dont sa grande élégance se remarque par sa superbe loggia à l’italienne.

Alors qu’au cours des siècles, le château s’effondra en partie, l’ensemble des murs maîtres médiévaux resta debout, ainsi que les tours abritant les escaliers et l’aile Renaissance.

Certains commentaient avec plaisir tels ou tels détails, architecturaux, et c’est en empruntant le superbe escalier à double vis que nous arrivâmes au premier étage entièrement meublé, regroupant des collections du XVème au XIXème siècle.

Ce décor savamment mis en scène, les explications et commentaires permirent un grand voyage dans l’Histoire, et donnèrent aussi parfois à chacun l’impression d’être un peu maître des lieux…

Les salles se succédant, il était parfois indispensable de faire quelques pauses pour continuer la visite.

Classé monument historique depuis 1973, le château vit toute l’année à travers des spectacles artistiques divers et variés.

Si en été, il devient une résidence d’artistes (peintres, sculpteurs, musiciens…) ce qui lui a valu le surnom de « Petite Villa Médicis de Provence », le reste de l’année, ses murs retentissent parfois de sons étranges…

En quittant le premier étage, nous fîmes, dans le grand escalier, d’étranges rencontres… Nous comprîmes alors, que ces fantômes avaient repris du service et possession des lieux, pour fêter Halloween 2018 dans les dédales mystérieux de l’édifice.

Ils y étaient reçus, en qualité d’invités réguliers, faisant partie des nombreuses animations qui font vivre l’endroit, permettant ainsi de poursuivre la conservation et l’entretien de ce patrimoine…

Au retour, « une superbe journée », fut le maître mot des conversations…

A bientôt… mk – mcB

 

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