Samedi 14 Mai 2011
Visite de l’Harmas de Jean-Henri Fabre (1823-1915)
A Sérignan du Comtat
Ré ouvert au public en Mai 2006 après 5 ans de restauration
La proposition de cette première sortie de l’année avait été accueillie avec enthousiasme, mais les participants furent plus discrets.
Quatre couples s’étaient retrouvés autour d’un sympathique pique nique tiré du sac, partagé sur une aire attenante à l’Harmas, aménagée et réservée à cet effet.
Le temps qui s’était un peu couvert par rapport au soleil généreux de la semaine, n’empêcha en rien de donner à ce moment de détente toute sa convivialité en permettant ainsi aux membres d’Avignon de rencontrer ceux de l’Isle sur Sorgue et à un fidèle supporter de 9 ans, que ses grands parents avaient été chercher à Pertuis pour la circonstance, de venir compléter cette agréable tablée…
A 14 heures, les premières gouttes de pluie accompagnaient les 5 derniers membres, venus uniquement pour la visite, qui après avoir entendu notre description du repas, ont fort regretté de ne pas avoir pu s’y joindre !
A 14H30, les portes s’ouvraient sur un groupe définitif de 14 personnes et sur de nouvelles gouttes de pluie bien serrées !
Le temps de prendre les billets, le temps que la déception commence à s’installer par crainte de ne pouvoir visiter le « mythique jardin », les premiers nuages fuyaient ailleurs pour laisser place à un ciel suffisamment serein et permettre de se laisser baigner de cette merveilleuse atmosphère et lumière de cet endroit hors du temps.
Notre curiosité était fort aiguisée pour essayer de connaître un peu mieux cet Entomologiste Botaniste connu pour ses travaux sur l’anatomie et sur le comportement des insectes, mais aussi pour ses multitudes d’autres travaux scientifiques, telle que la découverte qu’il fit en 1866, à partir des racines de la garance en y trouvant une substance colorante, qui fut utilisée plus tard en tant que colorant naturel et qui servit à teindre en rouge les pantalons de l’armée française jusqu’au début de la guerre en 1914.
Dès 1871, il se retire en Provence (à Sérignan – du-Comtat)
C’est en 1879, qu’il fait l’acquisition de l’Harmas, où il réside jusqu’à sa mort. Là il peut se livrer à toutes ses expériences et réflexions en toute quiétude. C’était ce dont il avait toujours rêvé. Il y fait aménager sa maison familiale, son bureau, sa bibliothèque.
Nous avons eu la chance de pouvoir , à notre guise , nous attarder dans chaque pièce , visité en détail, monter et descendre les escaliers de son paradis pour découvrir ces mille et une merveilles amassées pendant toute une vie :
Papillons, insectes, objets divers, petits squelettes d’animaux, sans oublier quelques planches d’herbier, dont l’ensemble (phanérogames et cryptogames) est évalué à plus de 20.000 planches.(actuellement en cours de restauration)
(très prochainement sur le site internet du Muséum (base de données SONNERAT, plus de 3500 planches seront accessibles.)
– Découvrir aussi une partie de sa vie privée et familiale par un arbre généalogique, attestant deux unions et la naissance de 10 enfants.
– Pénétrer, au rez de chaussée avec beaucoup de respect et de retenue dans la salle à manger, figée, où la table mise, semble attendre le Maître de maison…
Le piano, resté à sa place, les portraits des familiers, un pan de papier peint, d’origine, conservé précieusement lors de la restauration, restituaient à cet endroit une lumière d’autrefois
– Emprunter l’escalier qui même à son bureau, mettre nos pas dans les siens pour approcher ces vitrines remplies par ses soins,…et lire avec émotion les quelques lignes dédiées à » sa petite table » de travail : « Que deviendras-tu quand le Maître ne sera plus là?»
-Voir » sa canne » compagne fidèle de ses découvertes ….posée contre le mur….
La pluie et le soleil avaient finalement permis une promenade enchanteresse dans le jardin, où bassin, plantes rares, senteurs diverses sans oublier le potager, contribuaient à mettre tous nos sens en éveil.
En fin d’après midi, au moment de se séparer, nous avions bien du mal à quitter ce havre de paix et de quiétude, où ce savant s’éteignit en 1915 à l’âge de 92 ans après avoir voué toute sa vie à l’étude de la nature.
Il fut alors reconnu, dans le monde entier, un peu tardivement, comme il aimait à en plaisanter ! M.K
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