Les Amis du Vieux Velleron sortent…. d’ un léger sommeil, dû, uniquement à un surcroît de créativités (nouvelles éditions, expositions etc…) pour aller découvrir des merveilles que notre belle Provence recèle.
Si le mistral, bien installé depuis déjà plusieurs jours, avait décidé de nous accompagner tout au long de cette journée du 22 avril 2017, il nous offrit en compensation un ciel magnifique et un soleil généreux.
Dès 9 h du matin, un petit groupe d’une douzaine de personnes réparties dans un covoiturage sympathique, quitta le marché agricole de Velleron, (lieu de rendez-vous, habituel et inratable), pour arriver à Gargas. Grâce à une organisation rigoureuse de l’une d’entre nous, nous arrivions juste à l’heure de la visite guidée pour découvrir : Les mines de Bruoux, site exceptionnel, unique en Europe.
Equipés de casques et de badges numérotés, nous étions prêts pour cette immersion souterraine.
Ce voyage dans le temps, à une température de 10°, dans une ancienne mine d’ocre, nous entraîna à travers l’histoire de l’ocre, nous renseigna sur le travail des extracteurs qui ont façonné à la main ces magnifiques galeries, parfois hautes de plus de 15 mètres…
De 1880 à 1950, plus de 50km de galeries ont ainsi été façonnées.
Le territoire de Gargas est le seul à regrouper toute l’histoire de l’exploitation de l’ocre, de ses débuts jusqu’à ce jour avec la dernière carrière d’Europe en activité.
Puis après avoir refait surface et nous être délestés de notre équipement, c’est dans un sympathique restaurant du village (testé en repérage) à quelques roues de voiture de ce site grandiose, que nous avons pu apprécier une pause et un déjeuner réparateurs des efforts de la matinée…
Puis l’après midi, une autre découverte nous attendait, toujours dans un périmètre très proche de la carrière d’ocres, aux Etablissements Mathieu Lustrerie, labellisés par le Ministère de la Culture » Entreprise du Patrimoine Vivant ».
Originaire de Gargas, la famille Mathieu installe en 2002 ses ateliers dans une ancienne usine d’ocre, et c’est entre ces murs teintés de pourpre, que sa renommée mondiale prend naissance. Avec une vingtaine de collaborateurs, pour la plupart issus de l’Ecole Boulle ou du lycée des métiers d’Art d’Uzès, Régis Mathieu qui perpétue le savoir-faire paternel, a développé des techniques uniques afin que chaque pièce qui passe entre leurs mains devienne une véritable œuvre d’art, qui égale ou dépasse le niveau d’exigence des maîtres du XVIIIe siècle. Le Mobilier National, l’Opéra Garnier à Paris, le château de Versailles-galerie des glaces-, le palais Farnese à Rome, mais encore La Music Academy de Philadelphie et bien d’autres tout aussi célèbres font partie des prestigieux clients.
C’est Madame Mathieu mère qui nous a ouvert la porte de ce lieu de culture, étincelant de verre et de cristal, un petit musée » privé », dans lequel, nous avons découvert une soixantaine de pièces, (originaux et copies du XV° au XXI° siècle) toutes plus impressionnantes les unes que les autres, ainsi que l’histoire de cette dynastie d’artistes et de créateurs…
L’entreprise exerce ce métier familial depuis trois générations.
Les pièces modernes aux allures scandinaves réalisées dans la fabrique de luminaires créée par le père à Marseille, sont toujours produites et bénéficient d’une place privilégiée, rendant ainsi hommage à son fondateur.
Entre restauration et création, la lustrerie Mathieu représente le faste de toutes les époques.
Au moment de quitter ces lieux féeriques, pleins d’histoire, et de remercier notre hôte du moment, un petit regret, vint ombrer cette belle découverte, celui de n’avoir pu approcher les ateliers, ces derniers étant indisponibles pour cause de travaux d’agrandissement.
Ce désagrément, fut vite balayé par le projet unanime de revenir parfaire cette première visite.
A bientôt donc, et ne refoulez pas l’envie de vous joindre à notre prochaine sortie, vous êtes les bienvenus ! M.K