La visite du musée des écoles à St Antoine.
On entend souvent dans les conversations « j’ai pris, ou il a pris un coup de vieux ». Ce samedi-là les Amis du Vieux Velleron dont je faisais partie ont pris « un coup de jeune » en venant visiter le Musée des écoles à St Antoine. Ce 26 novembre, c’était une belle après-midi d’automne, un soleil généreux éclairait la cour de l’école quand nous sommes arrivés. Le maître, M. LIBERT, blouse grise, avec à la main la longue baguette destinée à la lecture au tableau, nous a accueillis dans la cour et nous a tout de suite remis dans l’ambiance de notre jeunesse. Réunis sous le platane, nous l’avons écouté en silence ; il a tout d’abord retracé sa carrière d’enseignant, les circonstances qui l’ont amené à l’Isle sur Sorgue, il nous a ensuite raconté l’origine de l’école, son extension dans le temps, avec la construction de bâtiments neufs, au fur et à mesure de l’augmentation du nombre des élèves, puis la création du Musée et son installation à St Antoine. Ensuite en rang deux par deux (nous nous sommes prêtés volontiers à ce jeu) nous nous sommes rendus dans une classe du rez-de-chaussée où l’atmosphère d’antan nous a saisis. Ce n’était pas à proprement parler une salle de classe type, mais plutôt une salle d’exposition : les bancs d’écoliers, en bois, bien rangés devant le tableau noir où était inscrite la maxime d’une future leçon de morale, aux murs, les planches destinés à l’instruction des élèves, pour les leçons de choses, présentaient les différents états de la nature : minéral, végétal, animal, d’autres étaient axés sur la géographie ou l’histoire … M. Libert nous alors détaillé l’évolution du matériel scolaire, ainsi ce banc exceptionnel , remarquable par sa longueur, qui pouvait accueillir 12 élèves (6 d’un côté, 6 de l’autre, assis côte à côte) à la fois, le banc pour deux élèves avec l’abattant pour ranger les cahiers et les livres, puis le pupitre unique, nous sommes passés alors du bois poli, au bois peint, puis au laminé. Il y avait dans cette salle quelques curiosités comme ce banc au piètement métallique fabriqué en Allemagne. Dans cette salle revivaient deux siècles d’enseignement, nous passions de l’école de Guizot à celle de Jules Ferry puis à celle du XXème. Des armoires le long des murs contenaient du matériel scolaire : les mesures pour les liquides, ou pour le grain, décilitres, doubles décilitres en métal, herbier réalisé par des élèves. Nous nous sommes ensuite rendus dans une deuxième salle, là M. Novikoff a évoqué à son tour l’enseignement scientifique qui s’appelait alors « leçons de choses » ; des bibliothèques vitrées exposaient divers ouvrages, manuels scolaires ….
Mais le temps passait et nous devions bientôt quitter le musée quand M Libert nous fait la démonstration d’une étrange machine, imaginée et construite par M. Paul Catany pour apprendre à lire facilement à ses élèves. Cette machine métallique de taille importante m’a soudain renvoyée aux romans de Jules Verne que j’avais lus dans mon enfance, c’était là devant nous le résultat d’un esprit inventif.
Il n’est si bonne compagnie qui ne se quitte, la visite se terminait par l’achat de quelques cartes postales et la promesse de revenir dans ce musée pour compléter la visite et faire la dictée à la plume sergent major et l’encre violette, comme au bon vieux temps.
N.B
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